Anthony Boulanger depuis sa première nouvelle en 2007 est un des auteurs qui a profondément marqué les littératures de l’imaginaire. Autant à l’aise dans la SF que dans la fantasy il est surtout un auteur prolifique qui est arrivé à publier jusqu’à 20 nouvelles sur une année. Il a publié en 2015 son premier roman Au Crépuscule, premier volet de la trilogie la Guerre des Arpenteurs (éditions Voy’el). On lui doit aussi Reflets d’Earane, un roman dark fantasy (Mythologica) et une novella Zugwang (Elenya Editions) ou le recueil fixed up Les enquêtes d’Erem de l’Ellipse (Mots et légendes).
Découvrons un peu plus avant cet auteur grâce à une interview.
1 – Peux tu te présenter en quelques mots?
Je suis Anthony Boulanger, originaire de Rouen, né en 1985. J’écris depuis 2005 officiellement, mais je suis venu aux nouvelles en 2007, aussi bien en fantasy, que SF et leurs déclinaisons, et j’ai eu la chance de voir quelques textes (depuis les micronouvelles jusqu’aux romans) être publiés. Je suis marié à ma muse, ce qui a son lot d’avantages, et j’ai deux garçons (au moment où je réponds en tout cas, peut-être plus quand vous lirez ces lignes !).
Mes auteurs/livres favoris sont Glen Cook (et sa Compagnie Noire), Roland Wagner (et son Chant du Cosmos), Barjavel (et son Enchanteur), Damasio (et sa Horde du Contrevent), Card (et sa Stratégie Ender). Et le Silmarillion de Tolkien.
2 – Comment es tu arrivé à l’écriture?
Par curiosité? Par orgueil? Je me souviens d’être sorti d’une lecture de fantasy assez morne en me disant : bon sang, j’ai des idées aussi, de personnages, de concepts, de world-building. Je lisais depuis très tôt et je me suis demandé si je n’avais pas, dans mes tripes, de quoi m’attaquer à ma propre histoire ! Au final, cela a donné “Au Crépuscule”, le premier tome de la Guerre des Arpenteurs, chez Voy'[el].
3 – Tu es père de famille et chef d’entreprise. Tu arrives à être tout de même un de nos nouvellistes les plus prolifiques. Comment fais tu?
A grands coups de compromis et de recherche d’efficacité ! J’ai la chance d’avoir une femme qui me supporte entièrement dans cette passion, ce qui est un large plus. J’ai le désavantage d’avoir beaucoup de transports, ce qui est un large plus également quand on l’associe à pouvoir écrire aussi bien dans le train que dans le bus, à coups de quelques minutes par-ci, quelques minutes par-là. Le passage d’employé à chef d’entreprise a toutefois marqué un virage dans mon rythme de production (et de réponse aux mails perso !) que je comble en étant plus sélectif dans mes projets.
4 – Tu évoques beaucoup les oiseaux dans tes textes (y compris leur déclinaison fantastique avec entre autre le Phénix). D’où te viens cette obsession?
Je me suis posé la question il y a un moment et j’avoue ne pas avoir trouvé la réponse. Tout ce qui est oiseau et Phoenix me trotte en tête bien avant le plongeon dans l’écriture et je suppose que c’est le prolongement naturel d’autre chose. Il y a peut-être un début d’explication dans le livre de Richard Bach, Jonathan Livingstone le Goéland, que j’ai lu très jeune et qui m’a beaucoup marqué. Les histoires avec des oiseaux me viennent plus naturellement qu’avec d’autres créatures et les mettre dans des contextes SF ou fantastiques est toujours un plaisir.
Par rapport à d’autres créatures, comme le Dragon ou la Licorne, le Phoenix a l’avantage de ne pas être complètement figé dans l’imaginaire collectif, ce qui laisse plus d’espace pour créer et imaginer des mondes autour de cette bestiole.
5 – Tu as aussi été fanéditeur avec le collectif Hydrae. Tu diriges une actuellement une anthologie sur l’océan chez Arkuiris. Que t’as apportée cette dimension éditoriale ? Souhaites tu t’y consacrer encore un peu dans l’avenir?
Je vais répondre par la fin : oui, j’espère avoir l’occasion de continuer l’aventure éditoriale, sous une forme ou une autre. Anthologiste me plaît beaucoup. C’est l’occasion de confronter sa vision d’un thème (les Océans du Futur, en l’occurrence, pour Arkuiris) avec celles d’autres auteurs et de voir finalement son pitch d’appel à textes être manipulé par autant d’imaginaires pour livrer des textes frais et à cent lieues de ce à quoi on s’attendait.
6 – Quels sont tes projets ? Peux tu nous présenter ceux qui te tiennent le plus à cœur?
J’ai plusieurs projets sur le feu, à différents niveaux d’avancement. Les projets chauds du moment sont le roman sur Leif Eriksson que j’ai fini et dont j’espère donner des nouvelles d’un avenir éditorial prochainement, ainsi qu’un roman collaboratif fantastique avec Sandrine Scardigli mêlant fantôme amérindien, medium et stars hollywoodiennes. Hors écriture, je participe à l’aventure transmédia et de fiction interactive coordonnée Laurent Pendaris qui me permet de découvrir d’autres modes de narration.
Après les scénarisations de “Aenigma” et de “Far Waste” en fictions interactives, la prochaine création “transmédia” d’Anthony devrait vous plaire 😀