La science fiction en langue française s’impose très tôt. Dès la deuxième moitié du dix neuvième siècle se développe une littérature de merveilleux scientifique et d’anticipation qui prolonge les récit utopistes du 18éme. Certains de ces récits utopistes avaient déjà fait preuve d’une belle inventivité à l’instar de Voyage en Terre Australe de Restif de la Bretonne ou l’an 2440 de Louis Sébastien Mercier.
Mais la fin du 19éme et sa révolution industrielle marque réellement le début d’une réelle production populaire dans le domaine de l’anticipation qui n’a rien à envier aux pulps américains tant par sa productivité que par sa qualité. Si la Grande Bretagne a eu HG Wells, la France elle a eu Rosny Aîné. Cet auteur d’origine belge installé à Paris avait commencé une carrière d’auteur naturaliste dans le sillage d’Emile Zola, carrière à laquelle il va mettre fin après la parution du roman de Zola, la Terre. Il tourne le dos au réalisme à partir de cette date et va alterner science fiction et roman préhistorique. Ses conjectures sont osés pour l’époque. Parmi ses romans signalons, les navigateurs de l’infini, où il compte l’arrivée de la première expédition sur Mars. C’est bien évidemment un récit de premier contact. Les humains vont venir en aide à des martiens sur le déclins menacés par l’apparition d’un nouveau règne du vivant. Il donnera à ce roman une suite, les Astronautes. Dans la mort de la Terre, il va mettre en scène un univers post apocalyptique où les humains ont bel et bien du mal à survivre dans un univers hantés par un nouveau règne qui veut se substituer au règne animal. Il va même se permettre de mêler SF et roman préhistorique dans les Xipéhuz. Un de ses autres classiques est la force mystérieuse, où la ville de Paris est en proie a des événements provoqués par l’apparition d’une force extraterrestre qui sème la terreur. Ce roman fut plagié par sir Arthur Conan Doyle pour sa Ceinture empoisonnée.
Un autre nom à retenir est Maurice Renard. Connu particulièrement pour ses histoires de savants fous comme Docteur Lerne, sous dieu ou les mains d’Orlac. Il a est également l’auteur d’un récit d’invasion extraterrestre, le péril bleu, où un coin bien tranquille de la campagne française va – t – être victime de l’attaque d’une espèce extraterrestre. Ce roman même à la sf proprement dite des moments horrifiques.
Gustave le Rouge, lui nous entraîne également sur la planète Mars, dans son diptyque, le prisonnier de la planète Mars, suivi de la Guerre des vampires, où son héros envoyé sur Mars va aider les Martiens à lutter contre un peuple de vampires. Il va aussi donner dans la littérature de savant fou avec les aventures du docteur Cornélius.
Citons également Jean de la Hire qui fut le premier à raconter des histoires de superhéros avec les aventures du Nyctalope. Il écrivit également un récit interplanétaire, la roue fulgurante, où des jeunes gens se retrouvent sur Mercure après avoir été enlevé par une soucoupe volante.
Les choses vont continuer jusqu’à la deuxième guerre mondiale. L’anticipation de l’entre deux guerres sera plus pessimiste. La guerre de 1914-18 et son cortège d’horreur a cassé l’enthousiasme pour les sciences dont faisait preuve les auteurs. Par exemple José Moselli va mettre en scène la guerre dans toute son horreur et les technologies de destruction massive dans son roman la Fin d’Illa.
Mais en fait seuls quelques thèmes sont traités par les auteurs de cette époque.
– fin du monde, ce qui confirme la vision très pessimiste des auteurs de l’époque.
– guerres futures souvent malheureusement prétexte à des contre utopie totalitaire ou à des délires racistes.
– monde perdu thème qui avait les faveur du public en France. On peut d’ailleurs se demander pourquoi on a pas vu se développer une proto fantasy à l’époque vu que dans un certain nombre de cas les civilisations découvertes par les héros n’ont rien à envier à des mondes secondaires de fantasy ( notamment dans le cas des terres creuses).
– savant fou, là aussi, un thème qui traduit une vision très pessimiste des sciences.
– homme ou animal truqué qui invite comme dans le cas du Nyctalope de Jean de la Hire au surhomme et même au superhéros.
Les thèmes les plus spéculatifs comme le voyage dans l’espace, le voyage dans le temps, les autres dimensions, les futurs lointains, ne seront quasiment plus traités alors qu’ils avaient intéressé quelques auteurs avant la guerre. Mais les années 30 verra arriver des auteurs plus littéraire comme Jacques Spitz, et ses romans pessimistes et ironiques. Mais il est deux auteurs que nous ne pouvons passer sous silence. Le premier René Barjavel a écrit des romans aussi connus que Ravages, où la France est bouleversé par un apocalypse lié à la course aux armements et où le retours à la terre est présenté comme une renaissance de la civilisation. Il est également l’auteur de la Nuit des Temps où la découverte d’une femme en hibernation en Antarctique va bouleverser les sciences. Et nous aurons aussi le récit de cette femme qui évoquera la super civilisation de son époque. Et c’est encore une fois la course aux armements qui est condamnées. Barjavel touchera aussi au voyage dans le temps avec le Voyageur Imprudent. Il donnera aussi au genre des oeuvres moins connues.
Le deuxième auteur qu’il nous faut évoquer c’est Régis Messac. Ce dernier contrairement à la plupart des autres auteurs d’anticipation ancienne connaissait la production des pulps américains. Il était d’ailleurs abonné à Astounding. Il a même créé en 1939 une collection Hypermonde qui devait accueillir des traduction d’auteurs américains. Ce travail fut malheureusement interrompu par la guerre. Messac a écrit plusieurs récit post apocalyptique assez ambitieux pour l’époque et notamment, Les Hommes Asphyxiés ou Valcrétin. Malheureusement la guerre est venu interrompre une oeuvre très en avance sur les productions de son époque. Régis Messac également militant de gauche sera arrêté durant la guerre et décédera en déportation.
This looks fascinating but it’s too hard for my pauvre French. Avez-vous une version en Anglais? Sometimes the huge French contribution to SF gets overlooked so it’s great to put it back on the map.