L’histoire de la science fiction française est jalonnée de grands auteurs. Nous allons explorer dans ce premier article les décennies 50 et 60 qui ont révèlé les premiers grands auteurs français.
Francis Carsac:
Pseudonyme pris par le préhistorien François Bordes. Ce dernier né en 1919, commence à écrire dans la prestigieuse collection le Rayon Fantastique dans les années 50. Il va donner des romans comme Ceux de Nulle part, les Robinsons du Cosmos, Ce monde est notre, Terre en fuite, la Vermine du Lion. Il va aussi publier une trentaine de nouvelle notamment dans la prestigieuse revue Fiction. Il va donner ses lettres de noblesse au space opera et au planet opera.
Nathalie Henneberg:
Autre auteur du Rayon Fantastique, Nathalie Henneberg a eu une vie un peu extraordinaire. Issue d’un milieu russe blanc, elle épousera un légionnaire, Charles Henneberg, qui a été parfois crédité comme son coauteur ( mais il n’en est rien en fait). Nathalie Henneberg a écrit des récit de SF baroques comme les Dieux verts ou forteresse perdue. Mais elle fut sans la première francophone à s’essayer au live univers avec La Plaie, vaste space opera auquel elle donnera une suite plus de dix ans plus tard Le dieu foudroyé. Mais Nathalie Henneberg a aussi touché à la nouvelle et on lui doit à la fin de sa vie la Quête Psychédélique, publiée en revue, cette nouvelle est un récite de fantasy, l’un des premiers assumés en langue française.
Stefan Wul:
De son vrai nom Pierre Pairaud, il exerçait la profession de chirurgien dentiste avant de signent en l’espace de quelques années une dizaine de romans dans la collection Fleuve Noir anticipation. Ces romans sont toujours lus et appréciés aujourd’hui. Niourk est devenu un classique de la SF jeunesse ( même si publié au départ dans une collection adulte). Deux autres de ses romans Oms en série et L’ Orphelin de Perdide vont être adapté en film d’animation par René Laloux respectivement sous les titres La planète sauvage ( avec des dessins de Topor) et les Maîtres du temps ( dessins de Moebius). Il reviendra finalement à la SF à la fin des années 70 avec un planet opera intitulé Noo, une oeuvre ambitieuse où il nous présente dans le détail un système solaire étranger. Stefan Wul c’est également l’un des rares auteurs français à avoir publié de la poésie SF.
Julia Verlanger:
Cette auteurs commença par des nouvelles, très remarquées, dans les colonnes de Fiction dans les années 60. Puis elle donna dans les années qui suivirent des romans dont la majorité furent signés sous le pseudonyme de Gilles Thomas. On lui doit L’Autoroute Sauvage, un roman post apocalyptique. Mais elle a signé également des planet opera comme Les voies d’Almagiel, d’un lieu lointain nommé Soltrois, ou encore Horlemonde. Auteure populaire par excellence, elle a publié la majorité de ses oeuvres chez Fleuve Noir Anticipation. Mais elle a également publié des romans sous le nom de Julia Verlanger comme La Grand Flûte de Verre froid, un roman de fantasy.
Michel Jeury:
Cet auteur commença sa carrière dans la collection Rayon Fantastique sous le nom de Albert Higon avant de disparaître quelques années et de revenir dans les années 70. Cet auteur écrivit une science fiction littéraire proche de Philip K Dick. Il donna notamment un roman comme le Temps incertain, roman difficile mais remarqué par la critique. Il se fit pendant quelques années le chantre d’une SF extrêmement littéraire. Mais cela ne l’empêchait pas de donner des romans plus populaires à Fleuve Noir Anticipation. Il se fit plus rare à la fin des années 80, où il quitta la science fiction pour le mainstream.
Jean Pierre Andrevon:
Emblématiquement il signa sa première nouvelle en mai 68. Jean Pierre Andrevon est certes un auteur engagé politiquement à gauche mais on aurait tort de réduire à cette dimension. D’ailleurs son premier roman publié chez Denoel fut un roman de science fantasy, Les Hommes machines contre Gandahar, qui eut la chance d’être adapté en film d’animation René Laloux, avec des dessins de Caza. Andrevon est à l’aise aussi bien avec la dystopie ( le travail du furet à l’intérieur du poulailler), le space opera (le temps des grandes chasses), le fantastique ( Sherman). C’est donc un auteur complet à l’imaginaire très varié.
André Ruellan:
André Ruellan s’est illustré aussi bien dans le domaine de la SF que celui du fantastique. Il a multiplié les pseudonymes. Il signait ses nouvelles Kurt Dupont ou Kurt Wargar. Ses romans paraissaient au Fleuve Noir sous le nom de Kurt Steiner. Sous cet alias il est surtout connu pour le diptyque d’Ortog : Aux Armes d’Ortog et surtout Ortog et les ténèbres. Il a ensuite à partir des années 70 écrit sous le nom d’André Ruellan. C’est sous ce nom qu’il signera deux romans très remarqué, Tunnel en 1973 et Mémo en 1984. Il est revenu récemment à l’écriture avec Big Crunch aux éditions Rivière Blanche et il a pour l’occasion repris son pseudonyme de Kurt Steiner.
Très bon article, merci!